L'éducation et la formation: entre pratiques de domination et d'émancipation



 

 

Responsable de la recherche: Irène Pereira

 

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Année 2013-2014

 

PROBLEMATIQUE DE LA RECHERCHE:

 

Les pratiques d’éducation et de formation sont prises entre des enjeux sociaux et politiques contradictoires.

 

D’une part, l’éducation et la formation sont porteuses de ferments d’émancipation dans la mesure où elles sont perçues comme des processus d’encapacitation (empowerment) des individus. Par l’éducation et la formation, individuellement et collectivement, les individus pourraient acquerir des armes qui leur permettent d’analyser leur situation de dominés et la combattre.

 

D’autre part, l’éducation et la formation peuvent être perçues comme des processus au cours des quels s’exercent des rapports de pouvoir conduisant les individus à accepter l’emprise de l’ordre social dominant. Un tel processus conduit tout d’abord à interroger le rôle des institutions: celles-ci produisent des mécanismes de normalisation des pratiques d’enseignement. Est également interrogeable la fonction de celui qui enseigne ou forme: cette place n’induit-elle pas structurellement un rapport de domination de celui qui détient le savoir sur ceux à qui il est transmis. Enfin toute transmission d’un savoir n’implique-t-elle pas la fabrique d’un consentement dont il est possible de se demander dans quelle mesure elle ne conduit pas toujours à une forme d’aliénation de celui qui est enseigné ?

 

Il s’agit alors de s’interroger sur les pratiques dans l’institution scolaire et hors institution par lesquelles les enseignants et les enseignés ont tenté ou tentent encore aujourd’hui d’échapper à cette contradiction. Dans quelle mesure est-il possible de mettre en place un processus d’éducation ou de formation qui ne reproduise pas les pratiques de pouvoir qui maintiennent l’ordre social inégalitaire ? Quelle peut être la portée de tels dispositifs ?

 

En effet dans l’éducation se joue des enjeux politiques: les jeunes élèves sont les futurs citoyens d’une république dont les formes peuvent variées. Ainsi les projets éducatifs scolaires ne sont pas déconnectés de la réalisation de ces différentes formes politiques. Hors de l’institution scolaire, se pose également pour les militants la question de la mise en place de formations qui sont vues comme des dimensions nécessaires de leurs projets d’émancipation.

 

Objets et terrains de la recherche:

 

Cette recherche entend articuler différents types de matériaux et d’approches:

 

- La première dimension consiste à relire et à mettre en raisonnance différentes approches pédagogiques qui ont mis au coeur de leur démarche éducative “l’activité”: Proudhon, les pédagogues anarchistes et syndicalistes révolutionnaires, la pédagogie pragmatiste de John Dewey, celle de Celestin Freinet, le constructivisme d’Henri Wallon et de Jean Piaget….Il s'agit ici de s'interesser à la dimension philosophique et épistémologique des processus éducatifs et formatifs.

 

- La deuxième consiste à revenir sur cette affirmation présente aussi bien chez Proudhon que chez les auteurs syndicalistes révolutionnaires de la nécessité de construire des espaces et des pratiques de formation indépendants et alternatifs à ceux de l’institution étatique. Il s'agit alors de s'interroger sur les enjeux politiques de l'éducation et de la formation.

 

- La troisième dimension porte: 1) sur l'analyse des stratégies d'apprentissage et des compétences acquises par les résilients scolaires (ou "miraculés scolaires") 2) sur la possibilité de transmission de ces stratégies par les enseignants 3) sur les obstacles dans les pratiques enseignantes à la résilience scolaire. 

 

- La quatrième dimension consiste à confronter différentes observations ethnographiques visant à interroger en pratique la dialectique de la domination et de l’émancipation dans les processus éducatifs et formatifs dans des contextes plus ou moins institutionnalisés:

* ethnographie de pratiques d’enseignement en lycée

* ethnographie de pratiques d'enseignement en université

* ethnographie de formations professionnelles

* ethnographie de formations syndicales

* ethnographie de pratiques de formation en milieu libertaire

* ethnographie de pratiques d’éducation populaire, en particulier d’universités populaires

* analyse et observation de différentes pratiques militantes de diffusion de savoirs

* auto-ethnographie de pratiques d'autodidaxie

 

Mots clés:

 

sciences de l’éducation, ethnographie, philosophie, épistémologie, formation, enseignement, pédagogie, didactique, militantisme, politique.  

 

Premières publications: 

 

2014: "Favoriser l'agir moral", in Les cahiers pédagogiques, n°513. (Supplément en ligne: http://www.cahiers-pedagogiques.com/Favoriser-l-agir-moral). 

 

2014: "La philosophie dans le secondaire et les théories économiques", Diotime - Revue internationale de didactique de la philosophie, CRDP Montpellier,n°59, janvier 2014. 

 

2013: "Philosopher à partir d'une situation problème: une expérimentation en classe terminale", Diotime - Revue internationale de didactique de la philosophie, CRDP Montpellier, n°57, juillet 2013. 

 

2013: "Analyse de différentes méthodes de problématisation dans la dissertation de philosophie", Diotime - Revue internationale de didactique de la philosophie, CRDP Montpellier, n°56 (mars-avril). 

 

2013: "De l'enseignement de la philosophie", Diotime - Revue internationale de didactique de la philosophie, CRDP Montpellier, n°55 (janvier-février) 

 

2012 : "Grammaire didactique de la philosophie", Diotime – Revue internationale de didactique de la philosophie, CRDP Montpellier, n°54 (septembre-octobre).