AAC Pratiques de résistance éthique au travail

 

 

Appel à contribution : « Pratiques de résistance éthique au travail »

 

Nous appelle pratiques de « résistance éthique » toute pratique que les travailleurs ou travailleuses mettent en place pour défendre leur éthique professionnelle et/ou leurs économies morales.

 

Cet appel s’adresse à des chercheurs/ses et à des professionnels quelque soit le secteur d’activité.

 

Voici quelques pistes qui pourront être traitées dans le cadre de cet appel à contribution :

 

1) L’éthique comme domaine critique

 

Si les cours d’éthique se sont multipliés dans plusieurs formations professionnelles, pour autant ils sont loin d’être toujours abordés sous une forme critique. Bien souvent les paradigmes mobilisés restent structurés entre déontologisme et conséquentialisme, tout au plus y ajoute-on également l’éthique des vertus ou l’éthique du care.

 

Néanmoins, un courant nord-américain, à la suite de Robert Starratt, ajoute comme courant de l’éthique professionnelle, « l’éthique de la critique » dans la continuité de la théorie critique de l’Ecole de Francfort et de Paulo Freire. Dans quelle mesure dès lors la formation à l’éthique professionnelle peut-elle être abordée de manière critique ?

 

Dans le monde professionnel – en entreprise par exemple -, les chartes d’éthique se multiplient. Mais elles ne sont souvent que des valeurs proclamées très en décalage avec la réalité du fonctionnement de l’entreprise. Néanmoins, les travailleurs et les travailleuses peuvent-elles se servir de ces textes – charte ou code de déontologie - pour en faire des appuis critiques ?

 

2) Détresse morale, souffrance éthique et conflits de valeurs au travail

 

Depuis le début des années 1980 avec les publication de Jameton sur la détresse morale des infirmières, en passant par la souffrance éthique chez Déjours jusqu’au conflit de valeurs dans le rapport Gollac, plusieurs travaux se sont intéressés à la manière dont les risques psychosciaux au travail pouvaient être provoqués par des conflits éthiques.

 

Dès lors quelle place ces conflits éthiques peuvent-ils avoir dans la genèse des résistances éthiques ?

 

3) Mouvements sociaux et actions syndicales comme lutte de défense d’économies morales

 

Les déterminants de l’action collective ne sont pas seulement matériels comme l’ont montrés plusieurs travaux à la suite de l’historien E.D. Tompson, mais ils reposent également sur la défense d’économies morales.

 

De ce fait, dans quelle mesure les mouvements sociaux ou les actions syndicales peuvent-elles mettre enjeu des défenses d’économies morales ?

 

Dans quelle mesure peuvent-elle apparaître comme des défenses d’éthique du care (dans les métiers de la relation à autrui), d’éthique de la profession (exemple dans la recherche) ou encore d’éthique de la solidarité (défense du service public) etc... ?

 

4) Dissidence éthique, alerte éthique et désobéissance éthique

 

Les pratiques de résistance éthique peuvent être variées. Certaines sont individuelles et d’autres collectives.

 

La dissidence éthique désigne le courage moral que peut avoir une personne pour dénoncer une situation contraire à l’éthique. Cette dissidence éthique peut prendre la forme de l’alerte éthique dans le cas des lanceurs d’alerte.

 

Certains comme l’enseignant Alain Refalo ont théorisé la désobéissance éthique qui consiste à s’opposer à une décision réglementaire au nom de l’éthique professionnelle.

 

Parfois la désobéissance éthique peut prendre des formes plus dissimulées comme le montre Alain Duarte à propos d’un centre de demandeurs d’asile.

 

De ce fait, quelles peuvent-être les pratiques de résistance éthique mises en œuvre par les travailleurs ou les travailleuses ?

 

Modalité de contributions :

 

Les contributions devraient donner lieu à une parution dans le cadre d’une publication numérique ou papier.

 

Les contributions attendues sont de deux ordres :

 

- les récits d’expérience (entre 5000 à 10 000 signes)

 

- les articles de présentation de recherche sont de 25 000 signes maximum

 

Présentation des références bibliographiques (note de bas de page - doivent être réunies en fin d'article- et/ou bibliographie) selon le modèle suivant :

 

- Prénom, Nom, titre d’ouvrage, ville, maison d’édition, année, éventuellement page(s) citée(s) ;

 

- ou, pour un article : Prénom, Nom, « titre de l’article », Revue, n° de volume (n° de parution), date, pages de début et de fin, dont éventuellement page(s) citée(s) ;

 

- ou, pour un chapitre d’ouvrage collectif : Prénom, Nom, « titre du chapitre », dans Prénom, Nom (ed. ou dir.),titre d’ouvrage, ville, maison d’édition, année, pages de début et de fin, dont éventuellement page(s) citée(s).

 

Envoi à l’IRESMO - https://iresmo.jimdo.com/contact/

 

 

Fin de l’appel juillet 2020.