De l’art de la clarté dans le discours.

 

 

Souvent dans le langage courant, lorsque l’on dit d’une personne qu’elle est « pédagogue », c’est que l’on veut dire qu’elle « explique bien ». Ce qui signifie que l’on a l’impression qu’elle est capable de vous expliquer de manière simple des choses compliquées.

 

Curieusement, il semble exister assez peu de littérature pédagogique consacré directement à l’art de la clarté d’exposition alors que bien souvent on ne cesse de reprocher aux élèves leurs propos confus dans les copies par exemple.

 

De manière générale, on peut dire que le contraire de ce qui est clair, c’est la confusion. Et la confusion provient d’une absence de distinction dans les idées.

 

Avec « les règles de la méthode », Descartes offre sans doute un modèle de l’art de la clarté dans le discours. Parmi les idées énoncées par Descartes, on peut en particulier en rappeler certaines en les reformulant :

 

a) Le discours doit partir d’énoncés qui doivent être compris facilement par l’auditoire, qui doivent apparaître évidents. Chaque nouveau concept, qui ne fait pas partie du langage courant, doit être expliqué. Les noms propres doivent être situés brièvement. Les sigles doivent être déclinés….

 

b) Le discours doit aller du simple au complexe. Il doit s’enchaîner logiquement sans qu’il y ait une étape qui manque dans le raisonnement pour l’auditoire. Celui-ci doit pouvoir suivre chaque étape de ce qui est dit. Il doit pouvoir parcourir la chaîne du raisonnement.

 

c) Cela signifie que chaque idée doit être parfaitement séparée des autres. Il ne faut pas chercher à énoncer plusieurs idées en même temps, mais une seule idée à la fois. 

 

A cela, il est possible d’ajouter l’importance de deux autres points :

 

a) Les exemples : les exemples doivent être explicatifs. Ils doivent permettre en particulier à l’auditoire de mieux comprendre une notion ou une idée complexe. L’idéal c’est que chaque nouvelle idée importante et complexe soit accompagnée d’un exemple particulièrement parlant ou d’une analogie qui permette de bien en comprendre le sens.

 

b) Les moments de récapitulation : il ne faut pas hésiter à annoncer ce que l’on va dire, à rappeler les idées importantes que l’on vient d’énoncer et expliciter la thèse que l’on veut défendre, à dire à l’auditoire quelles sont les idées importantes dont l’on souhaite qu’il se souvienne non seulement dans la conclusion, mais au cours du discours en rappelant le fil des idées importantes parcourues avant d’amener une nouvelle idée importante.

 

Organiser sa pensée :

 

Dans l’idéal, on peut dire qu’un orateur/trice clair est quelqu’un qui maîtrise suffisamment ce qu’il/elle doit présenter pour ne pas avoir besoin de notes. Pourquoi ?

 

- Parce que dans son esprit, les idées sont à ce point bien liées entre elles logiquement que la logique de son propos lui suffit à pouvoir retrouver ses idées sans avoir besoin de notes.

 

- La manière d’organiser sa pensée peut ressembler à une carte conceptuelle (ou un arbre logique). Il s’agit d’avoir en tête tout d’abord les deux ou trois idées principales qui doivent organiser le discours. Puis, pour chaque idées principales, les deux, trois ou quatre sous-embranchements et ainsi de suite...