Réflexions sur les questions trans et non-binaire

 

 

En quoi les catégories trans* et non-binaires peuvent-elles se recouper et en quoi se distinguent-elles ?

 

Etre une personne trans*

 

Une personne trans* est une personne qui souhaite vivre dans le sexe social opposé à celui qui lui a été assigné à la naissance.

 

Une personne trans* peut ne pas désirer pour autant avoir recours à un traitement médical ou à des opérations de réassignation sexuelle. Depuis 2017, la loi française permet aux personnes trans* de changer leur état civil sans avoir à effectuer des traitements médicaux ou des opérations, s’ils prouvent qu’ils vivent au quotidien sous une autre identité de sexe.

 

Le sexe social ne doit pas être confondu avec l’expression de genre. En effet, une même personne trans* peut décider de vivre avec une expression de genre masculine, féminine ou encore non-binaire.

 

Etre une personne non-binaire

 

Le terme non-binaire est un terme “parapluie” qui recouvre différentes expressions de genre comme: genre fluide, agenre, androgyne…

 

Une personne non-binaire n’est pas forcément une personne trans*. Elle ne souhaite pas nécessairement vivre dans le sexe social opposé à celui qui lui a été assigné à la naissance.

 

Elle ne souhaite pas forcément se faire appelé par un pronom ou un prénom de sexe opposé à celui qui lui a été assigné à la naissance.

 

En revanche, de nombreuses personnes non-binaires agenre seraient plutôt favorables à être appelés par un prénom androgyne, avoir un sexe social neutre ou encore ne pas avoir de genre assigné.

 

Des divergences entre les expériences trans* et non-binaires

 

Comme on le voit, l’expérience trans* peut impliquer d’introduire une distinction entre sexe social et expression de genre pour comprendre la divergence qui peut exister chez une personne trans* entre ces deux réalités.

 

L’expérience trans* peut également renforcer la binéarité des genres dans la mesure où pour certaines personnes trans*, le passage d’un sexe social à un autre peut impliquer d’adopter les codes de l’expression de genre du sexe opposé. C’est la question du “passing”.

 

L’expérience trans* peut également passer par des expériences biotechnologique de prise d’hormones ou de chirurgie.

 

L’expérience non-binaire peut conduire au contraire à remettre totalement en question la dichotomie entre genre et sexe social. En effet, une personne non-binaire peut avoir tendance à ne pas vouloire être catégorisée dans un genre ou dans un sexe social.

 

Les personnes uniquement non-binaires ne cherchent pas à modifier leur corps. Elles peuvent tendre à penser qu’à la non-binearité de genre devrait correspondre une remise en question de la binéarité du sexe social.

 

Néanmoins, la difficulté tient au fait que ce n’est pas le genre qui produit le sexe social, mais les rapports sociaux de sexe qui produisent la binéarité de genre. Il est donc nécessaire pour abolir la binéarité de genre d’abolir les rapports sociaux de sexe. La binéarité de genre n’est qu’un effet, et pas une cause.

 

Conséquence:

 

Les personnes non-binaires et les personnes trans* peuvent avoir des intérêts divergents.

 

En effet, l’existence d’une identité trans* présuppose l’existence de la binéarité des sexes sociaux. On ne peut faire une expérience trans* que dans la mesure où il existe des attributs sociaux propres à chaque sexe sociaux: prénom, pronom…

 

Une personne uniquement non-binaire peut être relativement indifférente à ces questions de pronom et de prénom. En effet, une personne non-binaire se moque de la binéarité des genres et des sexes sociaux. Elle souhaite vivre en dehors de ces catégories et non pas devenir adéquat à une catégorie opposée tant sur le plan de l’expression de genre que du sexe social.