L’école active à l’épreuve de la critique sociale

 

 

L’intersectionnalité est une approche qui consiste à croiser les différentes oppressions. Il s’agit ci-dessous d’analyser certaines propositions de l’école active en les passant au crible de la critique féministe.

 

L’école polytechnique et la division sexuée du travail.

 

L’éducation polytechnique de Proudhon consistait à remettre en question la division sociale entre travailleur manuel et travailleur intellectuel en visant une éducation intégrale.

 

Paul Robin reprend cette question en intégrant la question de la co-éducation. Cette notion va plus loin que la mixité. Elle consiste à proposer aux filles aussi bien qu’aux garçons de remettre en question de la division sexuée des activités: la couture, la menuiserie…

 

Mais, il est possible de remarquer que la réflexion qui avait été celle du mouvement ouvrier était centrée sur une remise en question de la division sociale du travail dans la production capitaliste.

 

Mais cette réflexion n’atteint pas une interrogation sur le monde domestique. Cela d’autant plus que la pensée de Proudhon avalisait totalement la division sexuée du travail entre espace domestique et espace productif de l’usine.

 

Aujourd’hui une réflexion sur la division sexuée du travail ne pourrait pas faire l’impasse d’une éducation des garçons aux tâches ménagères qui indépendamment de leur classe sociale.

 

L’apprentissage coopératif et la division sexuée du travail

 

L’apprentissage coopératif reprend l’idée que la production dans le monde du travail repose sur un principe de solidarité.

 

Néanmoins, la question de la solidarité dans la production pose là encore la question de la division du travail. En effet, Celestin Freinet s'aperçoit en voulant mettre en place l’apprentissage coopératif que la coopération dans le travail tend à reposer sur une division sociale du travail qui implique le principe de spécialisation de certains individus dans certaines tâches. C’est pourquoi il est conduit à introduire le plan de travail individuel et les brevets d’évaluation pour contre-balancer le principe de solidarité collectif par un principe de progression individuel.

 

Il est également possible de s’interroger sur l’importance accordé à la solidarité par rapport à l’affirmation individuelle. En effet, il est possible de constater qu’au contraire dans la pédagogie féministe nord-américaine est accordée une grande place à la revendication de faire “entendre sa voix”.

 

Il est possible d’interpréter cela de la manière suivante. Socialement, les valeurs de coopération sont plutôt associée aux femmes, et les valeurs de compétition et d’affirmation de soi aux hommes. A l’inverse, les femmes sont plutôt invités à la discrétion.

Il est donc possible de considérer que ce ne sont peut-être pas les mêmes capacités qui doivent être renforcées selon qu’il s’agit des filles et des garçons.

 

Conclusion:

 

Il est possible de considérer que même dans ses version issues mouvement ouvrier, l’éducation nouvelle n’a pas échappé à des présupposés androcentriques qui méritent d’être interrogés à la lumière d’une critique sociale féministe.

 

Complément:

 

Paul Robin: division sociale du travail et co-éducation - https://www.meirieu.com/EDUCATION%20EN%20QUESTION/robin.mp4

 

Celestin Freinet: apprentissage coopératif et division sociale du travail - https://www.meirieu.com/EDUCATION%20EN%20QUESTION/freinet.mp4

 

 

 

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