Lu: Sylvie Brunel, A qui profite le développement durable ?

Paris, Larousse, 2008

 

Sylvie Brunel, géographe, est connue pour ses prises de position provocatrices et en général à contre-courant. Elle s'était ainsi illustrée par une critique de l'humanitaire dans son roman Frontières, en 2003, après avoir elle même travaillé pendant plusieurs années à Action contre la faim et Medecins sans frontières.

 

Dans ce petit ouvrage polémique, qui lui a valu le Prix Luc Durand-Réville de l'Académie des sciences morales et politiques, elle s'attaque à la question du développement durable. 

 

Il est à notre avis intéressant de chercher à interroger les limites ou les contradictions de la pensée du developpement durable si cela peut permettre d'approfondir les contradictions et de les réfléchir. Mais l'ouvrage ne se donne pas à notre avis l'objectif de penser en finesse ces problèmes, mais bien plutôt la provocation.

 

Sylvie Brunel insiste par exemple sur les nouveaux marchés et les nouvelles manières de gagner de l'argent au détriment du consommateur qu'induit le developpement durable. Ce qui peut apparaître comme une thématique légitime. Mais elle en tire des conclusions quelques peu unilatérales selon lesquelles le développement durable serait un instrument au service des intérêts économiques des entreprises.

Or la relation entre développement durable et interêts des entreprises est un peu plus complexe, dans la mesure où ces entreprises, du fait des législations sur le developpement durable, sont soumises à des contraintes écologiques qui ont un coût pour elles et dont elles cherchent à s'abstraire.

 

Autre exemple, qui nous semble devoir également être traité avec davantage de complexité, c'est le rapport entre développement durable et pauvreté. Il est vrai que l'on peut arguer de tensions entre développement économique des pays du Sud et impératifs du développement durable. Néanmoins, l'auteure ne fait pas apparaître que les plus pauvres sont également les plus touchés par les dégradations environnementales, dont ils n'ont pas les moyens économiques de se protéger ou qu'ils ne peuvent pas fuir.

 

Dommage que l'ouvrage cherche davantage à provoquer, qu'à susciter la réflexion...

 

 

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Commentaires: 2
  • #1

    Josiah (samedi, 21 juillet 2012 22:09)

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  • #2

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